Après 1904, le Lieutenant Bettini va consacrer l'essentiel de ses travaux à la mise au point de dispositifs cinématographiques et photographiques. Il dépose plusieurs brevets concernant sa caméra à plaques et à ses applications dérivées entre 1910 et 1931, tant en Europe (France, Grande Bretagne, Danemark, Autriche), qu'aux Etats Unis.
En 1917, il quitte Paris et son son poste de correspondant de guerre du journal Le Gaulois pour revenir à New York où il crée la Bettini Syndicate Ltd. Les laboratoires et les bureaux de deux établissements sont situés au 17 Waterloo Place, S.W. à Londres et au 17 West 44th Sreet à New York. Leur objet principal est la promotion d'un dispositif de portrait cinématographique mis au point par l'inventeur.
L'invention décrite dans son brevet n° 1210887 du 2 janvier 1917 décrit une caméra associée à un projecteur, permettant la prise de séquences rapides d'images d'un sujet en mouvement à raison de 12 par seconde. Après développement de la plaque réceptrice en verre, un positif est projeté sur un écran grâce à une combinaison ingénieuse de prismes et au déplacement de l'objectif explorant successivement les images.
Assez grande pour enregistrer cinq cents images miniatures, la plaque présente une capacité équivalente à une vingtaine de mètres de film standard en celluloïd. Elle offre ainsi la possibilité de saisir en une minute une multitude de poses naturelles du sujet. L'intérêt principal du dispositif réside dans la sélection des meilleures images de la série avant leur agrandissement. Il en résulte des portraits très vivants du sujet saisi dans l'action. Libérée de toute contrainte liée à une pose habituelle, son expression se révèle très naturelle.
La revue Vanity Fair de janvier 1918 relate la présentation au public de l'invention de Gianni Bettini le 25 novembre 1917 à New York, dans le cadre du Hero Land Bazaar, une manifestation destinée à récolter des fonds pour les organisation de secours aux Alliés. Enrico Caruso, ami de Gianni Bettini, a visité le Bazaar à plusieurs reprises et naturellement, le Lieutenant a photographié le célèbre ténor grâce à son invention.
Les photographies ci-contre, extraites d'une série de six, portent le cachet Bettini Syndicate Ltd. Elles représentent Enrico Caruso riant aux éclats en compagnie d'une personne qui n'a pu être identifiée avec certitude; il s'agit vraisemblablement de son frère Giovanni. Ces clichés n'ont pas été priss le 25 novembre 1917; durant cette journée, il portait une cravate différente. Dans son ouvrage Caruso's Method of Voice Production (D. Appleton and Company, New York, 1922), Mario Marafioti tire partie des photographies similaires de la Bettini Syndicate Ltd pour analyser l'expression de Caruso chantant des voyelles.
Ces séries de portraits confirment la proximité entre les deux personnalités, toutes deux d'origine italienne et familières du monde de l'Opéra. Toutefois, en raison du contrat d'exclusivité signé par le ténor avec la Victor Talking Machine en 1903, Bettini n'a pas eu la possibilité d'enrichir son catalogue commercial avec les titres des cylindres sur lesquels il a pourtant gravé la voix de son ami.
Des enregistrements privés de Caruso ont été réalisés après le retour de Gianni Bettini à Paris, probablement en 1903; le fils de l'inventeur, Victor Robert Bettini se souvenait de les avoir écoutés. Selon lui, ils figuraient parmi les objets de valeur de son père volés par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale dans un hôtel parisien. Malheureusement, ils n'ont pas refait surface depuis et la descendance de Bettini considère qu'ils ont été détruits.
Il faut chercher la trace d'enregistrements de Caruso par Bettini dans la presse parisienne de 1903. Le Figaro du 19 juin 1903 informe ses lecteurs qu'à partir de ce jour la Société des Micro-phonographes Bettini, ferait entendre, dans le salon des abonnés, les phonogrammes enregistrés chaque jour. L' après-midi, le public pouvait assister aux auditions données grâce à l'un des plus grands appareils de la gamme de la société, on peut bien sûr supposer qu'il s'agissait de l'Aiglon. Les enregistrements de Caruso réalisés par Gianni Bettini figuraient au programme, de même que ceux des plus grands artistes du début du siècle : M. et Mme Rousselière, Tamagno, Félia Litvinne, Coquelin, Sarah Bernhardt, Mme Sembrich, Mlle Calvé, Gabin et bien d'autres noms aussi prestigieux les uns que les autres.
Des informations sur ce sujet ont été relevées dans l'article Caruso and Bettini : The Eternal Youth in Hero land paru dans la revue de la Canadian Antique Phonograph Society (Mars-avril 2008).
Merci pour son aide à son auteur, Robert Feinstein, qui fait autorité dans ce domaine; il publie régulièrement des articles très appréciés sur Gianni Bettini dans les revues anglo-saxonnes.
fuente tomada de la pagina http://www.phonorama.fr/bettinicaruso.html
1 comentario:
UNA SOCIEDAD BRILLANTE
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